La Fête rien que la fête…

La Montée de l’Ermitage en était à son 13ème rendez-vous en ce premier dimanche du mois d’avril, un rendez-vous incontournable pour les adeptes de la convivialité, car ici à Alès l’accueil est primordial.

Bien sûr il y a cet effort violent à fournir, un effort personnel à accomplir à son rythme sur la terrible pente de la promenade de l’Ermitage, pour pouvoir apprécier à ça juste valeur l’après course, fourchette en main.

Mais avant d’en arrivée là, de la place de la Mairie les coureurs se sont élancés les uns après les autres, de trente secondes en trente secondes pour un contre la montre de 3600m afin d’atteindre le Belvédère de Notre Dame des Mines, sur les hauteurs de la cité cévenole, un lieu ou les alésiens aiment se promener tout au long de l’année, et ou d’autres en cette période effectuent un pèlerinage régulier à la recherche de l’asperge sauvage qui apparaît dès les beaux jours.  

Mais revenons à la Montée de l’Ermitage, sur le départ les mines sont tendues, certains sont venus pour la gagne, d’autres sont là pour se tester, par rapport à eux même, ou par rapport au petit copain qui ne tardera pas à partir, les autres hilares sont là pour le fun, pour faire la fête.

Revenons aux purs aux durs, à ceux qui sont là pour aller le plus vite possible.

Le premier effort consiste à partir vite, mais sans trop afin de ne pas se brûler les ailes sur la première portion du tracé qui traverse le Gardon, puis le quartier de Rochebelle.

A leurs passages, chaque effort est apprécié à sa juste valeur, et tous les participants sont applaudis par la trentaine de signaleurs qui surveillent attentivement le tracé, et par les spectateurs qui viennent découvrir une course hors norme. Faire le plein de ces encouragements est nécessaire, car dans quelques hectomètres ceux-ci, encore plus soutenus, seront plus difficilement audibles, toutes les énergies seront alors concentrées sur le passage de la pente au pourcentage sévère.   

Pierrot le Junior et Pascal le vétéran au coude à coude…

Les favoris se sont retrouvés aux pieds de la Madone épuisés, pour comparer leur chrono respectif. Pascal et parti 45’30’’ avant Pierrot, mais à l’arrivée ils ne pourront être départagés ci se n’est qu’au 1/100ème de seconde.

Sur le podium Pascal PRONO, le vétéran de l’ACA sera entouré par ses deux dauphins juniors, le premier Pierrot PANTEL reconnaîtra avoir songé à l’abandon tant il souffrait au passage de la dernière rampe à 18%, le second Clément GUTTIEREZ, le spécialiste de la montagne ne se satisfait que lorsque l’effort à fournir est à son comble, il dira sur le podium à ses adversaires médusés, qui connaissent ses qualités de grimpeurs « pour moi, il aurait fallut que la dernière portion de 1200m soit à 18% »…

En féminine, depuis 3 ans Annie VITALBO d’Alès Cévennes Athlétisme avait fait l’impasse sur cette étape alésienne, cette année elle est venue retrouver des sensations qu’elle avait presque oubliées et renouer aussi avec la victoire. Dans un temps de 16’36’’ elle devance deux autres alésiennes l’Espoir Marion BARLAGUET et surtout Salima OUDDANE, une minime qui termine l’épreuve 2005 en 17’27’’, pratiquement une minute en moins par rapport à sa prestation 2004.

La course autrement…

L’an dernier le calendrier avait fait coïncider la traditionnelle sortie de Carnav’Alès, le corso bruyant et coloré qui anime la ville, avec la Montée de l’Ermitage.

Cette année 15 jours séparés ces deux manifestations, mais pour beaucoup le déguisement était de rigueur.

Pour commencer, toute l’équipe organisatrice montre l’exemple, il y avait deux petites souris, un gladiateur, un clown, Astérix et Obélix et un sommelier qui accueillait les coureurs en haut verre de vin à la main…

Et puis il y avait les coureurs venus se plonger dans l’ambiance, l’équipe la plus impressionnante était composée d’une douzaine de bagnards enchaînés les uns aux autres guidée par un policier à la matraque agile, il y avait également un moine et une sœur qui ont béni sur leurs passages les oisifs, un couple issue de quelques millénaires avant notre ère s’est élancé en frappant de leur massue tous ceux qu’ils rencontraient, un bébé joufflu faisait la promotion de la toute nouvelle couche de taille XXL, un oiseau rare et coloré avec des ailes blanches dans le dos s’est envolé, le tout sous le regard des passant surpris de voir une telle manifestation su la ville.

Au total, ils furent 216 à franchir l’obstacle, avant de se retrouver dans la salle Polyvalente pour la deuxième partie de la journée.

Après l’effort, la détente…

La remise des prix venait à peine de se terminer, le verre de l’amitié était alors servi, en attenant le repas offert à tous…

Une fois le ventre à demi plein, le spectacle allait pouvoir commencer. Chaque année il est demandé à ceux qui le souhaitent de préparer une chorégraphie pour le jour de l’Ermitage. Au final après quelques séances d’entraînement, et à la  satisfaction générale, les scènes s’enchaînent pour un spectacle de qualité.   

Des chanteurs ont donné  de la voix, Johnny Hallyday, Michel Sardou et une étonnante Alizée avec son tube Lolita, des chorégraphies se sont succédaient avec les coureurs de l’ACA qui ont trouvé cette année face à eux les dynamiques représentant du Macadam Club Nîmois, tout y est passé, de la danse folklorique, à la danse classique, en passant par des rythmes beaucoup plus soutenus ou la salle  toute entière s’est animée.

Plus tard, le tango a pris le relais et tous se sont quittés vers 17 heures en se promettant d’y revenir en 2006.