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Une journée de cross vue autrement.
Posté le mardi 11 février 2014 par René Reboul :: 6233 Vues :: 7 Commentaires :: Article Rating :: Les Echos du Cross Country  

Être spectateur d’un championnat de cross comme dimanche au Pontet vaut le déplacement à plus d’un titre, il faut laisser traîner son regard mais aussi ses oreilles pour être attentif à ce qui ce passe dans l’environnement de cette discipline.

On sent d’emblée que la journée va être particulière avec la prise d’assaut du secrétariat par les dirigeants ou les entraîneurs afin de récupérer la précieuse enveloppe contenant l’ensemble des dossards des athlètes qualifiés, permettant dans un premier temps de vérifier qu’aucun oubli n’a été fait.

Les athlètes aussi ont leur rituel, ils sont à la recherche des leurs, des copains de clubs, de la tente, des dossards, autant d’éléments qui apportent son petit lot de fébrilité, mais tout rentre dans l’ordre et le visage s’illumine quand ils retrouvent le groupe.

C’est un moment où les dirigeants se posent aussi quelques questions, tel athlète n’a pas voulu prendre le bus, il est parti avec ses parents, avec des amis, mais l’heure avance et il n’est toujours pas là, arrivera t’il à temps ?

Puis vient la découverte du parcours, c’est un hippodrome à priori ça doit être roulant, mais tout n’est pas aussi simple, il y a d’autres facteurs qui entrent en jeu et au Pontet c’est la météo qui a mis son grain de sel pour modifier les données du parcours. En effet la veille une violente pluie a abondamment arrosé le circuit déjà bien imbibé par les pluies des jours précédents et de ce fait un long passage boueux a pris place sur ce qui aurait pu être une ligne droite rapide. Certains jubiles « c’est bon, ça c’est du cross ! » d’autres commencent à se poser des questions et la pression monte petit à petit.

L’heure du départ approche, l’émotion, le doute est palpable surtout chez les jeunes qui jettent des regards à droite et à gauche pour tenter d’entrevoir les adversaires du jour. Afin d’éloigner le spectre d’une mauvaise course ils s’échauffent et s’échauffent à n’en plus finir, alignant lignes droites sur lignes droites pour au final arriver sur la ligne de départ toujours douteux mais déjà émoussé ou tétanisé au point de rater complètement le départ en se faisant très vite distancer.

Pendant que cela se passe il y a aussi le tourment de l’entraîneur qui vient de perdre des yeux son athlète ou son groupe, et qui commence à être envahi par la peur du départ manqué. Il court l’entraîneur, et pendant ce temps là d’autres font des vas et vient afin d’encourager les leurs avec des vagues, parfois hurlantes, qui naviguent d’un lieu à un autre, d’un lieu à la ligne d’arrivée.

Les courses se passent il y a Cassandre de Monaco en cadette et Raphaël de Nice en junior deux triathlètes qui dominent parfaitement la situation, il y a eux et les autres. Les autres parlons en, il faut regarder et apprécier les efforts accomplis par tous sur un parcours rendu pénible par une zone boueuse, mais il ne faut pas être que spectateur il faut être aussi à l’écoute de ce qui ce dit autour de nous, là aussi c’est savoureux.

Un exemple, après quelques kilomètres effectués sur l’hippodrome, et au passage d’un coureur qui visiblement a laissé sa belle énergie du départ dans le passage boueux, alors que sa foulée se fait étriquée, une voix s’élève qui sonne comme un ordre « allonges » ou alors « accélères » je l’imagine aisément, s’il est encore conscient de ce qui se passe autour de lui, proposer à la voix « prends ma place ducon ».

Autre exemple tout aussi savoureux, un coureur s’avance vers nous, il grimace, il se fait mal pour ne pas perdre pied, pour ne pas être distancé, on lit sur son visage toute la souffrance qu’il a à mettre un pied devant l’autre et c’est là que sur le bord du chemin une voix s’élève en lui affirmant « c’est dans la tête » ou alors « la douleur c’est dans la tête oublies là » ! Oui mais voilà l’autre sur le bord du chemin ne comprends pas que petit à petit la douleur s’est propagée dans tout le corps de ce malheureux qui n’attend plus que la délivrance de la ligne d’arrivée.

La douleur tout le monde n’est pas égal face à elle, certain la subisse, d’autres tentent de la repousser au maximum comme Marion d’Anduze qui en senior s’effondre la ligne d’arrivée franchie elle est allée au bout du bout.

La ligne d’arrivée vient d’être passée avec la satisfaction du devoir accompli et de la souffrance terminée, les réactions sont diverses à  l’image d’Olivier de Lunel il vient d’en terminer il est hagard ses yeux sont dans le vide je lui parle il ne sait plus ou il est, qui il est ! Un moment avant sur le cross court féminin je m’approche de Chantal de l’ACVS et de son équipe pour lui demander si elles allaient bien après cet effort, elle me répond d’un ton cinglant « Tu pourrais au moins donner l’impression d’avoir suivi la course et nous dire : vous avez bien couru » !

Enfin vient le moment de la proclamation des résultats, un moment au combien important les meilleurs jubilent, les responsables de clubs aussi, tandis que les autres regardent attentivement les résultats, avec une satisfaction pour quelques uns de se dire dans trois semaines ont remets ça. C’est dur, mais qu’est ce que c’est bon le cross. 

Commentaires
Par Giardini Giovanni @ mercredi 12 février 2014 03:48
On voit vraiment que tu as vécu tout ça René ! Le lire c'est se remémorer tout ce qu'on a vu ou vécu "avant" .
Tu es un passionné, merci de nous faire tant plaisir à te lire .
Bises et à très bientôt
bisou à Hélène
Gio

Par Hercule @ mercredi 12 février 2014 09:09
Beau résumé, que du vrai, les 3 dernières lignes me font revivre mes 3 premiers cross et surtout ma non qualification pour le pontet et le reste de ce championnat. Mentalement je me prépare pour la prochaine saison, j'ai hâte, merci pour ce soutien à chaque course Samuel

Par Steve Rovini @ mercredi 12 février 2014 20:27
Un vrai régal ce récit ... le cross c'est vraiment particulier, très différent d'une course classique, surtout quand le niveau est aussi difficile qu'ici...
Pas évident aussi de s'entendre dire.. allonges.. accélères etc.. ça part d'un bon sentiment, de l'envie d'aider mais je pense que cela à plus un effet inverse.. Chacun son niveau on se bat, il est vrai que quand on est dans les derniers, et à la vue des spectateurs on semble à l'arrêt ou en footing, par rapport aux avions devant. On semble peut être moins motivé mais je peux vous dire que tous le monde lutte. J'ai pensé plus d'une fois abandonner, mais je me devais de finir ce cross ... j'ai repris un second souffle quand dans le dernier tour, les spectateurs se sont empressés fort justement d'aller voir les premiers sur la ligne d'arrivée.. je me suis retrouver au calme ... dans 2 semaines je serais de l'autre coté de la barrière.. j'ai hâte ! bravo à tous les coureurs et à mon pote Olivier Thenazy dont tu parles, il est allé au bout alors qu'il était loin sans se poser de questions !.... Si vous n'avez pas vu ma vidéo.. écoutez et vous verrez comme je souffre Merci René pour ce bon résumé !

Par vuagnoux @ jeudi 13 février 2014 04:23
c très drôle et très vrai j aurais aimer courir avec toi bises

Par Gibert @ dimanche 16 février 2014 00:56
Nous avons couru sur un parcours digne de ce nom, un grand merci à la boue qui est venue pimenter la course car il fallait à la fois de la légèreté et de la puissance pour passer à 4 reprises ce passage technique, puis enchainer sur une partie rapide avec relances. Perso, je me suis régalé, mais je regrette que la fédération (sur quoi se base t' elle) prennent aussi peu de qualifiés pour les france, car meme les athlètes confirmés ont peu de chance de s' y qualifier. A contrario, nous avons plus d' opportunités à niveau similaire sur les courses sur route, donc il ne faut peut etre pas s' étonner que le cross soit boudés par certains car il devient très élitiste, déjà qu' il est ingrat et peu reconnu.

Par vuagnoux @ dimanche 23 février 2014 22:25
ça ce mérite un France de cross

Par reboul @ dimanche 23 février 2014 23:06
Vient voir dimanche l'organisation du national Frédéric et tu comprendras.
3500 coureurs qui vont découvrir ce parcours c'est lourd très lourd à gérer.
Les pelotons seront imposants, la bagarre sera à tous les étages.
Mettre 1000 coureurs au départ d'un 10km ça ne pose aucun problème, en mettre 500 sur un cross, c'est tout simplement inimaginable.

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