Courir entre thym et châtaigne

Dès le départ on pense bien que l’on en aura pour son argent (3 euros l’inscription) mais on est loin de se douter de ce qui nous attend. La pente, à couper le souffle (13%) nous laisse supposer que l’on va en baver.

Après un hors d’œuvre de 300 m, le chemin s’assombrit dans la châtaigneraie, le nez touche déjà les orteils et l’on se demande dans quelle galère l’on s’est fourré. 700 m plus haut à la traversée du hameau du Pouget on est tout heureux de se refaire une santé, applaudi par les autochtones et les marcheurs partis quelques minutes avant.

Enfin, une partie goudronnée, les appuis se font plus sûr et tant bien que mal on arrive peu après à mi course, au col du Serre. A nouveau la terre, le paysage se fait grandiose. Face à nous, le Château de Montdardier, le rocher de Roquedur, à droite l’Aigoual à peine désenneigé, côté gauche la Serrane et le pic d’Ajou, mais ce n’est pas encore fini. La pente se radoucit quelques centaines de mètres pour mieux nous faire profiter du panorama. La végétation change, les odeurs du thym encore fleuri nous débouchent les narines. A nouveau frais pour parcourir le dernier kilomètre. Les cailloux roulent sous les pieds, la pente se réintensifie, le souffle redevient court et déjà se dessine la ligne d’arrivée sous les applaudissements des coureurs précédents et des organisateurs. La respiration se normalise, on nous remet le tee shirt souvenir, tout le monde se retrouve devant l’apéro face à cette nature qui vient de se réveiller offrant à ceux qui prennent le temps de la découvrir, un bonheur indescriptible. Plus tard, après une remise des prix bon enfant, la grillade est prête, on se rassemble autour d’un solide casse croûte, se racontant les épreuves passées et pensant déjà à la prochaine sortie.

Avant de redescendre, nous sommes conviés à visiter le Castelas et l’Hermitage à quelques pas de là.

COURIR A SUMENE, C’EST VRAIMENT ENCORE SYMPA!

Eric GELLY et Danielle MENARD  au sommet

En ouvrant sa porte tous les matins, Eric GELLY  a pratiquement le pied sur la ligne du départ et même si les épreuves montagnardes ne sont pas sa tasse de thé, il lui aurait été frustrant de ne pas avoir celle-ci à son palmarés. Après deux podiums successifs, au Vigan et à Gignac, il était le logique favori de ces 3403 m d’ascension. Parti dans les tous premiers dossards, son chrono de 16’03 , bien loin du record détenu depuis 2002 par Franck LELUT n’a tout de même jamais été menacé. La deuxième place fut, elle, bien plus contestée. En effet, trois athlètes Stéphane JOUVANCE (CSP 30) Cliff SOOBEN ( ACNA) et Ludovic DUMAS (ACNA) ne se sont départagés que par une dizaine de secondes. J.Claude BENOIT (Club  Alpin nimois) s’octroyant la 5^ème place.

A noter le record et la remarquable place de Georges SOULAS (ACA) chez les vétérans 4 en 24’31.

Chez les féminines, pas de suspense non plus, Danielle MENARD (Ganges court) très en forme actuellement, remporte sa 10^ème victoire sur 12 participations très loin, elle aussi du record d’Isabelle GUILLOT (Blagnac) 17’23 en 2000, mais devançant tout de même Anne Marie BIRRAS (Baillargues) de près de 3 minutes.

POTINS DE COUREURS

Eric GELLY (vainqueur)

La course de côte n’est pas mon point fort mais difficile de ne pas participer et même de ne pas prendre part à l’organisation. La ligne de départ est juste devant ma porte. De plus, il y a 24 ans c’est la première course à laquelle j’ai participé.

Georges SOULAS (1^er vétéran 4)

Depuis quelques temps j’alterne vélo et course à pied, pour soulager mes pauvres articulations et je ne me suis jamais senti aussi bien. Je viens d’établir un record en vétéran 4. L’épreuve est difficile mais en arrivant au sommet on en prend plein la vue. Quel plaisir !

Cliff SOOBEN (3^ème au général)

J’avais déjà participé à l’épreuve en 99. A l’époque auteur d’un chrono de 16’31 j’avais été devancé de 8 secondes par mon copain Ludovic DUMAS. Aujourd’hui je réalise 16’30 et je le devance de 5 ‘’ j’espère qu’il ne m’en voudra pas. Mes objectifs sont le championnat de France de trail et les 4000 marches à Valleraugue. J’ai trouvé là une excellente préparation.

Danielle MENARD (1ere féminine)

Voilà 2 ou 3 ans que je n’avais pas participé à l’épreuve. Maintenant je suis à la retraite et j’accumule un peu plus les courses. Je viens de participer au semi du Vigan et au trail du pays Gangeois et aujourd’hui ici en 3 week ends.

Bien sûr, je suis ravie de gagner dans mon village mais je regrette un peu qu’il n’y ait que très peu de féminines au départ.

Maryse GOUDARD (13^ème participation et ancienne vainqueur)

Avec mon mari, Jacques, nous ne manquerons pour rien au monde cette épreuve, très conviviale où nous retrouvons avec grand plaisir chaque année, nos amis gardois.

Comme le dit Jacky ROZIER, ici on retrouve encore un parfum de la RONDE DE LA CHATAIGNE que nous regrettons vivement. L’an prochain, nous serons encore là pour fêter le quart de siècle de cette course en espérant qu’elle perdure encore longtemps.

Dominique DURAND (co organisateur)

A son début, l’épreuve a été créée dans le but de remotiver chaque année les bénévoles de la RONDE DE LA CHATAIGNE et de réunir les amis coureurs autour d’une grillade. Cela nous permettait d’écouler les quelques lots qui nous restaient de la Ronde.

Maintenant cette épreuve est devenue un rendez vous incontournable pour les coureurs montagnard.

La beauté des paysages, la grillade, l’apéro attirent de plus en plus de bipèdes en recherche de convivialité et d’épreuves bon enfant en pleine nature

Le président, Jean Louis ROUYRE