Génolhac en quelques lignes.

Situé sur la route Régordane Génolhac, centre historique, est une petite cité médiévale ou il fait bon vivre.

Porte d'accès au Parc National des Cévennes, Génolhac possède de nombreux sentiers de randonnées pour découvrir ses alentours en toute simplicité, son patrimoine, ses paysages extraordinaires ou se mêlent le chant des cigales, à celui des petits ruisseaux tapis à l'ombre de la châtaigneraie.

A quelques kilomètres de « GENO », en prenant la départementale qui mène au Mas de la Barque, vous arriverez au belvédère des Bouzèdes panoramas somptueux offrant une vision sur le sud du Département, sur le Ventoux. Ensuite un peu plus loin,  le belvédère du Pré de la Dame, vous proposera une plongée stupéfiante sur Villefort et son lac, sur les Monts Ardéchois, le tout délicieusement rafraîchi l'été par le mistral qui vient du nord.

Là, le genêt, la bruyère, les airelles se partagent ce terrain ou le schiste règne en maître. Un territoire offert aux compétiteurs du Sentier des Bouzèdes ou, le Mont Lozère offre ses paysages granitiques et rudes mais au combien revivifiant, ou le Mas de la Barque en plein extension offre un oasis de fraîcheur à quelques kilomètres de la cité cévenoles alésiennes. 

Aurélie DIDIER et Cyrille COMINGES dominent le Sentier des Bouzèdes

Il était 9 heures, et sur la ligne de départ étaient groupés 232 coureurs impatients de découvrir ce magnifique tracé du Sentier des Bouzèdes qui traverse sur 11700m le Parc National des Cévennes, pour une épreuve de prestige entre Gard et Lozère, entre Génolhac et le Mas de la Barque.

Avec un dénivelé impressionnant cette course organisée à présent par la Mairie de Génolhac, était inscrite au challenge Midi Libre, au Super challenge FSGT, au challenge du Spiridon Club Languedoc et avait obtenu un Label nature auprès de la Fédération Française d'Athlétisme.

Parmi les grandes classiques de la montagne ce Sentier des Bouzèdes avec ses 945 m de dénivelé positif, est un juge impitoyable de la bonne condition physique et à chaque fois se sont des spécialistes de ce genre d'effort qui se mettent en évidence. A la vue de la liste des engagés, il apparaissait évident que les deux favoris de la course seraient Cyrille COMINGES du Montpellier Athlétisme, vainqueur en 2003, 3^ème au Championnat de France et 44^ème au Championnat d'Europe, et Aurélie DIDIER de la MJC Plan de Cuques vice-championnee de France et 22^ème  au Championnat d'Europe disputé en Pologne.

Des records qui résistent.

Ce sont des coureurs renommés qui détiennent les records sur cette « ballade » en terre cévenole, Thierry PANTEL chez les masculins qui s'est imposé à deux reprises sur une épreuve qu'il appréciait réellement.

Lorsqu'il était au contact de la nature que ce soit à l'entraînement, en cross ou là, en Cévennes il était sur son terrain de prédilection.

Ce n'est pas étonnant que ce soit lui qui détienne le meilleur temps sur ce tracé éprouvant, il y avait dans son regard, une telle sérénité dans les pires difficultés, une telle joie de se retrouver dans son élément la haut au Mas de la Barque qu'il faudra être fort, très fort pour faire chuter les 56'15 qu'il a établi en 1995.

Chez les dames, c'est une grande dame de la montagne qui a marqué de son emprunte la course gardoise, Isabelle GUILLOT.

4 fois championne du Monde de la spécialité en individuelle, autant de titre par équipe, 11 fois championne de France, Isabelle a franchi en 2002 la ligne d'arrivée en  1h10'19'' un record lui aussi impressionnant. 

Cyrille COMINGES, la passe de deux.

En 2003, Cyrille a décidé de se lancer sur la course de montagne, bien lui en a pris car dès sa première saison il a laissé entrevoir de belles possibilités sur cette discipline faite pour des costauds. Sa 3^ème place au France 2004 à Annemasse a révélé Cyrille au plus haut niveau et sur la ligne de départ des Bouzèdes il était le favori logique d'une épreuve dans laquelle avait pris place son copain Gilles MANSE lui aussi du Montpellier Athlétisme.

Dès les premiers hectomètres alors que la pente étirait déjà le peloton, Cyrille et Gilles prenaient la course à bras le corps. Passé les quinze cents premiers mètres avalés sur le bitume, c'est sur un chemin rocailleux sous une voûte de châtaigniers que le duo de Montpelliérains a poursuivi son effort salué par les spectateurs massés aux points stratégiques de la course.

A l'arrière les traits de certains commençaient à se durcir, il est vrai que cette côte unique et interminable, présente d'entrée de terribles pourcentages, ce qui donne au Sentier des Bouzèdes des airs de tour de France, avec ses costauds devant et ceux qui puisent dans leur réserve pour surmonter l'obstacle Lozérien. Les jambes lourdes, le souffle court les yeux rivés sur cette pente qui n'en finie pas, ils avancent en attendant un léger moment de répit, car ils le savent que la difficulté ne s'apaisera réellement que le 9^ème kilomètre passé.

Devant au 5^ème kilomètre au ruisseau dit de la Bergeronnette Cyrille et Gilles sont toujours côte à côte. Au point de ravitaillement ils reçoivent des encouragements de la part des bénévoles de Génolhac qui encadrent cette course en ce point isolé dans la montagne. Mais arrivent ces terribles lacets entre genets et granit sur un sol ou les cailloux roulent sous les pieds, un juge de paix impitoyable qui emmène les coureurs au hameau des Bouzèdes.

Pas le temps pour eux de jeter un coup d'oeil sur le formidable paysage qui s'offre à ceux qui savent attendre, eux se dirigent vers ces quelques habitations robustes construites en pierres de pays qui ont donné le nom à cette épreuve singulière. A ce point Cyrille a pris le large, en 7km500 il est passé de 485 m altitude de Génolhac à 1225 m, il lui reste encore quelques hectomètres pour atteindre la dernière clôture qui barre la route aux bovins qui broutent paisiblement en ces lieux, il sait qu'à présent le sentier qui s'élargi va lui permettre d'assurer une nouvelle victoire et quelques minutes plus tard il coupera la ligne d'arrivée dans un temps de 57'19'' ce qui constitue la 3^ème performance sur cette montée infernale, une performance saluée par Monsieur MAYOL, Maire de Génolhac.  Une minute vingt cinq secondes plus tard Gilles en termine également, en promettant d'y revenir tant il avait apprécié l'ambiance.

Aurélie DIDIER s'impose.

Aurélie avait déjà goûté à cette épreuve, s'était, il y a deux ans, ce jour là elle était partie vite, trop vite, la montagne n'était pas sa spécialité.

Depuis cette jeune fille d'aspect frêle a grandi, elle a appris à maîtriser son rythme, sa foulée. Ainsi elle est devenue l'une des meilleures spécialistes en France, ce qui lui permis en 2004 de faire une progression chronométrique de plus de 10 minutes sur ces 11700m. Son temps cette année, le 2^ème temps au féminin depuis l'origine, est de 1h11'49''. Bravo Aurélie.

Des bénévoles motivés.

Sous la houlette de Monsieur Henri GALINIER, premier adjoint à Génolhac, ce sont plus de 80 personnes qui ont été mobilisés pour cette épreuve exigeante, avec un point de ravitaillement ou d'épongement situé pratiquement tous les kilomètres.

Le gros des forces venait de Génolhac, des villageois mobilisaient pour faire de cette épreuve pédestre l'un des moments fort de l'animation locale. 

Des Génolhacois qui aiment faire découvrir ce coin de paradis, comme ils se plaisent à dire, situé sur le Haut du département Gardois